DANSLALUCARNE

CE SOIR sur

THEMA :

AMOUR DE GUERRE

à 20h 50

LILLI MARLEEN

Film de Rainer Warner Fassbinder

avec Hanna Shygulla, Giancarlo Giannani, Mel Ferrer

L'AVIS DE DIASPORABLOG
sur www.diasporablogj.blogspot.com                                                                                R. W. Fassbinder

22h 50

LE SECRET DE MA MERE

Documentaire de Lars Johansson

à 0h 10

CE QUE LA GUERRE FAIT A L'AMOUR

Documentaire réalisé                           

par Juliette Cazana

L'AVIS DE DIASPORABLOG :

Elles vivent aux Etats-Unis. Pourtant, elles sont les enfants de l'Allemagne nazie. Elles ont vécu au coeur d'une Allemagne dominatrice et conquérante, régie par un pourvoir tyrannique et de terreur. Elles ont pris le "maquis" à leur manière, plus par inconscience que par conviction. Epouser à la fin de la seconde guerre mondiale, lorsque le régime décrété par Hitler accepta de signer sa capitulation, le vainqueur, le libérateur. "Quoiqu'il devait arriver, dit l'une d'elles, Jutta, je savais que je partirai avec le vainqueur". Pour Carola, "les Américains n'étaient pas des ennemis. C'était des libérateurs"  Cette fréquentation interdite aux yeux de ses compatriotes, entre le vainqueur et l'occupant, excluat ces femmes de leur milieu familiale, d'une partie de la société allemande."C'était une honte de fréquenter un soldat américain", dit une autre, Lilo. "J'étais une putain...pour mon frère", ajoute celle-ci. Elles étaient ainsi rejetées au ban de la honte.

Même si Lilo reconnait avoir "découvert que son pays méritait de perdre la guerre"  on reste toutefois frappé par cette distance que chacune d'elle prend avec le passé de leur pays d'origine. Il y a l'espace géographique qui les sépare certes, mais il y a tout juste un peu plus de soixante ans qui les séparent de l'Histoire de l'Allemagne nazie. Leur regret, leur rupture avec ce passé terrifiant, dans leur témoignage, sont à peine perceptibles. Sans doute que leur thérapie de citoyenne américaine n'a pas rendu encore tous ses effets. Il doit bien rester une part d'efforts à fournir.

Le tout donne un film documentaire classique, terne, un peu glacé, mais qui, au bout du compte, pour la valeur des témoignages qui y sont gravés, mérite qu'on s'y arrête.

Bernard Koch      

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Aimer en 1945

Négligé par les historiens, tu par les intéressées elles-mêmes, le parcours de ces "fiancées de guerre" est mal connu. Dans l'Allemagne de 1945, personne ne voit d'un bon oeil ces jeunes femmes qui se lient avec l'occupant américain. Pour l'opinion publique, ce sont des traîtresses, des opportunistes, voire des femmes de petite vertu. Pourtant, on recense plus de dix mille mariages germano-américains entre 1945 et 1950. "Beaucoup d'entre nous se sont mariées avec des Américains tout simplement parce qu'il n'y avait plus de jeunes Allemands", affirme Jutta. Les États-Unis offraient en outre la perspective d'une vie meilleure - bien que les cinq femmes témoignent aussi des difficultés matérielles et morales qu'elles ont connues en s'expatriant. Le documentaire s'intéresse aussi à la façon dont elles ont vécu la guerre, à la façon dont elles ont accepté ou nié la barbarie nazie. Il tente de mettre en évidence les rapports entre les destins individuels et la marche de l'histoire. Il raconte l'évolution d'amours pas toujours simples, nées entre violence et nécessité. Enfin, en compagnie de Jutta, vieille dame délicieuse à la silhouette fragile, d'Elli, grande femme robuste aux éclats de rires tonitruants, de Carola, militante débonnaire qui refuse de prendre la nationalité américaine, il livre cinq portraits de femmes captivants.